Après des débuts confidentiels, les podcasts sont désormais partout : on les écoute au travail, dans les transports, au réveil, dans les files d’attente… Avec des ambitions aussi variées que leur public, leurs sujets ou leur mode de production. Tour d’horizon d’une tendance partie pour durer.
Le podcast – ou baladodiffusion – est un flux audio numérique qui s’écoute en ligne, hors ligne, sur tous les supports et auquel on peut s’abonner via des plateformes comme ITunes, Podcast Addict, podCloud ou encore un flux RSS. Impossible de parler podcast sans évoquer Arte Radio, l’un des pionniers français qui, en quinze ans d’existence, s’est imposé comme LA référence en la matière : une malle au trésor remplie de joyaux sonores, des productions originales, travaillées pour toutes les oreilles et couvrant une multitude de sujets. Cependant, ce site est longtemps resté l’un des seuls sur le marché français.
Le podcast, tout le monde s’y met
Les radios généralistes se sont progressivement imposées sur le marché du podcast en mettant à disposition leurs émissions en rattrapage. Pari réussi pour France Inter avec près de 30 millions de téléchargements en mars 2017, pour une antenne qui compte environ 6 259 000 d’auditeurs. Les institutions académiques investissent également ce terrain par exemple Collège de France, qui propose en libre-service ses conférences, les prestigieuses universités de Yale, d’Oxford ou encore le MIT. Des célébrités aussi misent sur le podcast, comme le célèbre basketteur James LeBron ou l’actrice et productrice Lena Dunham. Mais le podcast est surtout le terrain de jeux d’anonymes, de passionnés, ou d’artistes qui s’affranchissent des contraintes habituelles des médias. Ainsi on voit fleurir les podcasts créés par des groupes d’amis, pour parler de sujets de la vie quotidienne, donner son avis et faire des blagues… Si les discussions ne vous changent pas forcément de celles que vous avez au quotidien, l’avantage est de se faire une nouvelle bande de potes en un seul clic !
Le défi du financement
Certains podcasts constituent de véritables programmes et nécessitent de facto des moyens conséquents de production. Les solutions de financement sont multiples et dépendent à la fois de la taille des projets, des besoins en matériel et de la possibilité d’en vivre, ou non. Lancé par un collectif de journalistes, le projet BoxSons a bénéficié de plus de 50 000 euros sur la plateforme de crowdfunding Ulule. Ces fonds étaient destinés au développement du site Internet et de l’appli, à l’achat de matériel et au financement des reportages. Un système d’abonnements prend désormais le relais pour garantir la pérennité de ce projet. Autre solution pour générer des revenus, le site américain Patreon propose de financer les créateurs de contenus en versant une somme définie par épisode. Ainsi, le podcast Rendez-vous Tech (un podcast français qui existe depuis 2009 tout de même) est soutenu par 1 118 personnes, soit un financement de 2108 euros par épisode. Quelques podcasts font le choix de la publicité. Par exemple, les épisodes de la Poudre, des interviews de femmes par la journaliste Lauren Bastide, ont été sponsorisés par une marque de micro puis une marque de chemise. Les podcasts de Slate, eux, le sont par une marque américaine de livres audio.
Certains podcasts lancent même des rencontres « dans la vraie vie » : des goûters pour Arte Radio, des apéros pour l’émission de cinéma « 2 heures de perdues », des émissions en live et même un week-end de déconnexion numérique pour Qualiter, le studio qui produit notamment l’émission Studio 404. Car en plus de donner un nouveau souffle au son, les podcasts créent du lien, de la proximité, des expériences communes… bref, le son comme on l’aime prend son envol et c’est tant mieux !
© Bloody Mary